▌Petits Mensonges : 328 ▌Music : FICTION ♛ BEAST ▌Quotes : A philosopher once asked, -Are we human because we gaze at the stars or do we gaze at the stars because we are human?- Pointless really. Do the stars gaze back? Now that's a question.
Got a Secret ; ■Pseudo : T s u b a s a. ■Classe Sur Frenesis: Acolyte
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Sujet: K A N O N Ϟ SET FIRE TO THE RAIN. Jeu 7 Juil - 2:29
ME & MY HEAD HIGH & MY TEARS DRY.
FALLING HEART.
F e a t : MEGURINE Luka | V o c a l o i d |
NOM - Masukawa ▬ 増川 PRÉNOM - Kanon ▬ 佳夢 | d o u x r ê v e | ÂGE - Dix-neuf ans. DATE DE NAISSANCE - Le 22 septembre. Voici venir l'automne. Le jour où l'été se fane. Le temps où les feuilles mortes se rammassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi... PROFESSION - Étudiante en journalisme rêvant de célébrité le jour && Serveuse au Cat's Eye la nuit. QUARTIER DE RÉSIDENCE - Roppongi ー 六本木 GROUPE - T O K Y O Ï T E ▬ 東京人
VERY BLACK TRIP.
THE GEEK INSIDE
PSEUDO - Tsutsu (。◕‿◕。) ~ ÂGE - Too much for you (◑︿◐) COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? - IT'S MINE ❤ DES SUGGESTIONS ? - C'est MOCHE D8 *pan* LE CODE -{SUPER POWER OF POWERPUFF ♛}
FIRE TO RAIN.
PSEUDO - Tsubasa ▬ つばさ CLASSE - Acolyte.
ARME - Faisant partie de la classe des acolytes, elle ne possède pas d’arme à proprement parlé. Cependant, il a bien fallu choisir un objet qui canaliserait ses pouvoirs. Rien de mieux qu’un objet passe-partout pouvant tenir dans la main et n’attirant pas de trop grosses suspicions. Pour cela elle un choisi un éventail japonais en métal aux couleurs chatoyantes de son armures. Sa matière résistante lui permet parfois d’éviter certaines petites attaques.
PRESQUE MOI -Inconscient vous errez au milieu du nul part quand soudain une longue plume noire de jais tombe juste sur le bout de votre nez. Votre main se resserre immédiatement et presque instinctivement sur le manche votre arme. Un corbeau ? Un de ces oiseaux de mauvais augures ? Lentement vous levez les yeux au ciel et finalement vous prenez conscience de votre erreur. Elle est là cette longue chevelure rouge flamboyante : paisible, à scruter le paysage, assise sur de hautes ruines, touchant presque le ciel. À en croire la présence de ces petites ailes aussi noires que l’ébène derrière son dos, virevoltant au grès du vent, il n’y a plus de doute possible sur la provenance de la plume. Mais pourtant, de là où vous êtes, ces ailettes semblent bien trop frêles pour un jour prétendre faire s’envoler son possesseur, et c’est bien le cas. C’est au moment où vous la dévisager que la silhouette à la peau opaline portée par d’interminables jambes aiguisées comme des couperets, se décide enfin à tourner la tête. Votre regard croise ses yeux d’un gris profond et mélancolique. Agile, elle se lève d’un bond et descend adroitement la pile de gravas sur laquelle elle était assise. Vous réalisez alors à quel point elle est grande et élancée. Sous sa légère armure dorée recouvrant uniquement le haut de son buste, il vous semble apercevoir un subtil remake d’uniforme de lycéenne de couleur crème. À contrejour, vous avez l’impression que le soleil forme une aura biblique autour d’elle. Un ange aux ailes noires, c’est pourtant curieux.
Dernière édition par Kanon Masukawa le Jeu 20 Oct - 0:34, édité 9 fois
SAY MY NAME, SAY MY NAME:
Kanon Masukawa
HEART MIND & SOUL.
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Sujet: Re: K A N O N Ϟ SET FIRE TO THE RAIN. Dim 10 Juil - 1:56
AND I'LL GO BACK TO BLACK.
THE VERY BAD REPUTATION
Que veux-tu qu'on y fasse ? Qu'aurais-tu fais à ma place ?
« J
'ai vécu sous tant d'orages si bien que de mon ouvrage, il ne reste que des mirages sans visage. » Petite fille craintive deviendra grande, telle était la prophétie. La fillette constamment cachée dans les jupes de sa mère a disparu depuis bien longtemps. Qu'est devenue cette enfant timide qui avait peur de tout, même de son ombre ? Envolée, dissipée, et ce pour toujours, ou peut-être pas. Les peurs enfantines peuvent resurgir n'importe où, n'importe quand. La moindre faille pourrait lui être fatale. Cette jeune fille au caractère effacé, facilement influençable, manipulable, qui se laissait faire sans rien dire: elle semble n'avoir jamais existé désormais. C'est la fin. Elle en avait décidé ainsi il y a maintenant quelques années. Quand la souffrance prend le dessus sur tout le reste, c’est plus qu’un signe. C’est un gigantesque panneau qui annoncerait un gouffre immense droit devant soi. Elle ne s’est pas stoppée au bord de la chute pour autant. En réalité elle est tombée. D’une chute dont jamais personne n’aurait pu se relever. Interminable et violente. Elle avait sombré dans les abîmes de la décadence et avait disparu; happée par les ténèbres.
V
ous êtes-vous déjà senti comme un chien dont on ne voudrait plus et qu’on abandonnerait au milieu de l’autoroute en espérant qu’il meurt le plus rapidement possible ? Non ? Eh bien, elle, tout le temps. Délaissée sur le bas-côté, les seuls qui ont bien voulu l’adopter n’étaient pas les plus fréquentables. Au contraire. Au départ ils étaient tous comme elle. Un peu perdus, un peu exclus. Ils ont tous mal tourné. Elle a été entrainée dans une spirale infernale, dont ne peut ressortir sans aide. Mais bien sûr, personne n'est venu à son secours. On l'a laissé se noyer petit à petit dans un lac d'incompréhension et de fureur. Et là encore personne n'a rien dit, personne n'a rien fait. Pas un a daigné lever le petit doigt pour elle, pas un a seulement pensé à la remettre à sa place rien qu'une fois. Sans exemple ni repères, Kanon a cruellement manqué d’attention. C'était bien plus qu'une crise d'adolescence. C'était son mal être profond qu'elle avait tenté d'exprimer en criant. Mais pourtant personne ne l'a entendu car en réalité personne n'était là pour l'écouter.
D
e toute son adolescence, elle n'a jamais reçu qu'un seul conseil: « si tu ne peux pas exprimer tes sentiments alors frappe. » C'est ce qu'elle a toujours fait. Frapper. Encore et encore. Frapper. Jusqu'à épuisement. Frapper. Jusqu'à que cela devienne un acte banal. Frapper. Jusqu'à ce qu'on la comprenne. Frapper. Jusqu'à ce qu'on perçoive enfin ses sentiments. Frapper. Elle a vécu pratiquement toute son adolescence sous le signe de la violence avec une seule maxime en tête: « Si ça résiste, frappe. Si ça résiste encore, frappe plus fort. Si ça résiste toujours, arrête, c'est un mur. ». Mais têtue comme elle, même face à une muraille, elle n’a jamais su s’arrêter. C'était dans son caractère, d'essayer encore et encore, sans jamais s'arrêter. Jusqu'à atteindre son but. Mais quel était donc vraiment son but ? Elle voulait qu'on la remarque simplement, qu'on lui prête un peu d'attention. Elle ne voulait pas être considéré comme une moins que rien, une incapable. Pourtant à force de créer des problèmes c'est ce qu'elle est devenue. Elle avait beau hurler qu'elle détestait tout le monde, au fond c'était elle qu'elle exécrait le plus. Petite, son oncle lui avait dit de ne pas se faire remarquer : elle avait fini par devenir la fille transparente qu’on écrase facilement. À son adolescence, elle a voulu qu'on fasse attention à elle, qu’on s'occupe d'elle : elle a sombré dans la délinquance. Et maintenant ? Une page s’est tournée. Seul l'avenir nous dira sur quel chapitre elle ouvre, mais il est difficile de se débarrasser de ses mauvaises habitudes. Kanon a toujours autant de mal à exprimer ses sentiments. Finalement à dix-neuf ans, même si son égo refuse de l'avouer, c'est encore une gamine qui a besoin qu'on prenne soin d'elle.
T
raverser les océans. Au clair de lune, s'échapper de la citadelle. Devenir reine des marécages. Sortir de sa cage. Danser au son clair des grillons. Être prise dans un tourbillon. Impossible de l'arrêter. Collectionneurs, n'essayez pas d'emprisonner cette oiseau rare dans une volière car il vous sera impossible de la garder enfermée. De toute façon, elle n'est pas du genre à rester captive. Elle veut sentir le vent lui balayer le visage. Entendre les voix de la population qui s'entremêlent dans une cacophonie de sons, de couleurs, d'odeurs et de diversité. La solitude physique ne lui convient guère. Liberté, liberté chérie. N'essayez pas de la raisonner. C'est une fonceuse, une vraie. L’insolente n'en fait qu'à sa tête. Si elle a décidé qu'elle ne vous obéirait pas alors, croyez-moi sur parole, elle ne le fera pas. Mais cette insolence cache beaucoup de choses. Elle cache l'essentiel.
E
lle parle mal et jure beaucoup. Un peu sentimentale. Pas délicate pour un sous. Elle châtie ceux qu'elle aime, sans leur dire. Elle déteste comme elle affectionne : avec passion. Frappe quand c'est nécessaire et même quand cela ne l'est pas. Rêve de la grande vie. Croit encore au « et ils vécurent heureux pour toujours » et garde, cachée tout au fond d’elle une âme d’enfant. Une fois qu'elle vous a accordé sa confiance, c'est pour toujours. Sachez qu'une fois qu'elle est à vos côtés, vous pourrez compter sur elle quoiqu’il arrive. C'est ce qu'on apprend dans la rue pour survivre : la loyauté. Elle est étrange. Hypocrite quand il le faut. Excentrique, à la limite de l’égocentrisme, cela ne l’empêche pas de s’occuper des autres. Possède une lucidité à toute épreuve et un discernement redoutable. C’est une adepte de la langue et du mot juste. Les pieds sur terres et la tête dans les nuages. Avec ses défauts, ses qualités. Elle est comme tout le monde. Elle ne ressemble à personne. Malgré tout, malgré tout ça, les gens ne la perçoivent pas comme elle est. Les apparences suffisent dans ce monde.
U
n peu perdue dans une foule d'anonyme sans visage, elle avance comme une petite chose incertaine. Elle essaye tant bien que mal de se frayer un chemin dans la vie. De passer l'éponge une bonne fois pour toutes sur ses anciens déboires, d'être une personne comme les autres. Mais il semblerait que même le destin soit contre elle. Le sort s'acharne. À force de vouloir délaisser son passé on devient étranger à soi-même. En ce moment même elle a l’impression de passer à côté de sa propre vie.
K
anon ou et l'art et la manière de tromper le monde. Un peu de poudre aux yeux et la voilà devenue la fille la plus délicieuse et la mieux élevée de tous les environs. N'est-ce pas fantastique ? Une dose de bonne manière, d'élégance, de diplomatie et de savoir vivre et vous obtiendrez la parfaite fille mondaine. Beaucoup de préparation par derrière et un soupçon de modestie par devant. Elle fait de son mieux pour être à chaque fois la première à tous ses examens quitte à passer des nuits blanches à réviser. Elle fait attention à son vocabulaire et à la manière de se comporter, de peur que son côté garçon manqué reprenne le dessus. Et pourquoi ? Pour un peu d’admiration de la part d’un entourage qui ne voit qu’en elle une jeune fille absolument charmante en tout point. Mais après tout elle y a pris goût : qu’on lui dise qu’elle est jolie ou qu’elle est brillante, c’est un peu sa seule récompense. Qui n’aimerait pas avoir toujours l’attention braquée sur sa propre personne, être admirée ou même jalousée. Pour arriver à ce niveau-là, elle fait en revanche beaucoup d’effort. Elle cherche la perfection dans la moindre action qu’elle effectue, quitte à s’en rendre malade, tout en continuant de travailler le soir. Elle mène sa vie à un rythme effréné pour donner l’illusion d’un bonheur parfait. Mais quand elle se regarde dans un miroir finalement ce n’est pas elle qu’elle voit mais un avatar de chiffon prêt à s’enflammer sous la chaleur du jeu sulfureux auquel elle joue.
M
ais pourtant, pour connaître une fille aux multiples facettes comme elle, les apparences sont plus que superflues. Plus on creuse, plus sa personnalité se dévoile, s'affine, s'épure. Il se pourrait même qu'avec beaucoup d'efforts vous vous attachiez à ce petit bout de femme pas tout à fait adulte. Finalement c'est sans doute pour cela qu'elle essaye de se cacher: elle ne veut pas qu'on la retienne. Elle ne veut pas être aimé, sans doute parce qu'elle est bien trop maladroite pour apprendre à donner ce sentiment en retour.
Kanon. Kanon. Quand apprendras-tu qu'on ne vit pas que pour soi. Que l'être humain n'a pas été conçu pour être seul. Que quelque part quelqu'un pense à toi.
INDISCRÉTIONS
Quand mes ailes se froissent et mes îles se noient...
DIRTY LITTLE SECRET - Elle mène une double vie bien au-delà des limites de l’hypocrisie. Tout comme la lune possède sa face cachée, Kanon doit faire front à deux existences totalement différentes. Étudiante modèle en journalisme le jour, toujours polie, drôle, bien éduquée, bien habillée, bien coiffée : on jurerait voir une riche fille de bonne famille. C’est d’ailleurs ce que tout le monde croit. Et puis, il y a le soir, quand le masque tombe, quand elle rentre dans ce petit appartement délabré qu’elle partage avec son oncle inconscient et immature. Celui-là même qui a contracté des dettes à tous les coins de rues auprès de gens pas très nets. Ceux-là même qui viennent la menacer tous les soirs à sa porte pour récupérer ce qui leur est dut. Oui, il y a la nuit quand elle travaille en tant que serveuse dans un petit bar du quartier chaud pour payer ses études. Et il y a le jour où l'obscurité est occultée par l’illusion d’un bonheur feint et vain.
SEXUAL ORIENTATION - Égosexuelle, serait sans doute le terme le plus juste par les temps qui courent. On doit bien avouer que depuis longtemps maintenant, elle n'arrive pas à voir plus loin que le bout de son nez. Il serait temps de changer. A moins que cela n'ai déjà commencé ?
PROJECT - Obtenir brillamment son diplôme de fin d'études pour pouvoir trouver le travail qui lui permettrait enfin de sortir de cette spirale infernale de malchance.
DREAM - Être lue et reconnue par ses pairs pour ses talents de journaliste. Aller au-delà de la désinformation et de la propagande. Faire éclater les véritables problèmes et crever les abcès de complots socio-politico-économiques. Ou encore mieux : partir sur les traces d'un réseau mafieux illégal et le démanteler à la force de sa plume. La gloire sans sa rançon, en quelques sortes.
ALWAYS CLOSE - Si elle devait vous répondre franchement (ce qu’elle fait rarement), elle dirait sûrement le « parfait kit de survie de la fouine », à savoir : son téléphone portable, son précieux dictaphone (on ne sait jamais sur quelle conversation intéressante on peut tomber), le journal du matin pour les nouvelles fraiches, un stylo, un carnet de note, un vieux Zippo (bien qu’elle ait arrêté de fumé, selon elle : c’est toujours utile), sa fausse carte d’identité (obtenue au lycée contre un peu d’argent) où elle a 22 ans et apparait sous le nom de Sawako Kusunoki ainsi qu’un paquet de bonbons pour les heures de disette en filature. Mis à part elle porte toujours le même collier qu’elle considère comme un porte-bonheur : une sorte d’orbe planétaire surmontée d’une croix. Si tout cela vous semble superflu pour elle c’est essentiel : pas question donc de sortir sans son sac.
QUOTE - "La vérité n'est jamais amusante sinon tout le monde la dirait"
BANG BANG: Beautiful & Dirty Rich
Vivre l'enfer; mourir au combat. Faut-il faire de moi ce que je ne suis pas ?
E
t le miroir se brisa de part en part. Lentement, glissant le long de ses longs doigts squelettiques, son sang d'un rouge profond se répandit sur le sol parmi les débris de cristal. Et là tel un éclair qui transperce le verre, elle aperçut son reflet fragmenté en millier de petits morceaux. Une image d'une clarté limpide. Son regard fut irrémédiablement attiré par cette longue chevelure rose artificielle, en bataille d’avoir été trop malmenée pendant cette nuit sans sommeil, qui tombait en cascade sur ses épaules. Elle savait qu’elle était en retard ce matin, mais il était déjà trop tard. Elle avait été happée par ses souvenirs. Perdue dans ses pensées les yeux dans le vague, elle scrutait le cristal brisé souillé par le mince filet de sang qui s'écoulait de sa blessure. Mais les meurtrissures les plus visibles ne sont pas forcément les plus profondes. « Dis-tu te souviens comment c'était avant ? ».
T
out le monde sait à quoi ressemble un couloir dans un collège. A un grand champ de bataille, à un capharnaüm où on se bouscule, on parle, on rit, on cri, où l'on essaye de se frayer tant bien que mal un chemin. Et là parmi la foule d'élève qui grouille telle une immense fourmilière, une petite ombre, légère, presque invisible aux yeux des autres s'avance d'un pas discret, la tête baissée. Rare sont ceux qui la remarquent, rare sont ceux qui, l'ayant remarqué, ne se presse pas de la dévisager en riant. Sur son passage, elle entend les échos des moqueries et les bribes de phrases blessantes: « petite », « pâle », « démodée », « squelettique », « affreuse », « repoussante ». Cachées derrière ses grandes lunettes de vue et ses livres de cours, les yeux rivés sur ses chaussures usées, la jeune fille accélère le pas. A quatorze lorsqu'on ne s'assume pas c'est insupportable mais quand les autres non plus c'est invivable. Un malaise permanent. Il lui faut sortir. Elle étouffe.
Le vent frais s'engouffre dans le petit escalier de service extérieur. Ses longs cheveux d'ébènes légèrement ondulés flottent lentement dans l'air. Tel un rat elle se terre dans l'ombre d'un recoin tout en écartant sa longue frange qui lui cache la quasi-totalité de ses yeux. Elle ne veut pas qu'on la regarde. Elle ne veut plus faire face aux moqueries. Elle ne peut plus. Du haut de l'escalier, la collégienne domine la cours du regard, y espionne ces petits groupes rieurs. Ils sont beaux, populaires, parfois intelligents, remarqués et sans doute remarquables. Tout ce qu'elle n'était pas. Tout ce qu'à ce moment encore, elle ne pensait jamais être. Détournant le regard, elle voit son reflet dans une vitre. Ôtant ses lunettes, elle s'observe un instant. Ce teint pâle, ses cheveux d'un noir corbeau qui lui cache la moitié de son visage, ses yeux en amandes typiquement asiatique, son regard brun obscur soulignés par de profondes cernes, ses lèvres gercés, son corps frêle, presque décharné. Ils ont raison. Tu es repoussante. Les larmes brouillent sa vision. Tout devient flou. Et le souvenir repart à nouveau dans les profondeurs abyssales de son esprit.
L
e rideau rouge se lève. Les trois coups retentissent. Une nouvelle comédie va se jouer. Les acteurs sont déjà présents sur la scène de la vie comme chaque jour, au même endroit, à la même place. La sonnerie du lycée retentit. La porte battante du couloir principal se met à grincer et s'ouvre violemment. Les regards se tourne vers la nouvelle arrivante et s'en détourne automatiquement. Non, pas elle, elle n'est pas fréquentable. Les gens s'écartent et n'osent croiser son regard. Elle est effrayante, c'est une délinquante. L'adolescente balaye les lieux de son regard outrageusement maquillé de noir. Le noir symbole de deuil. Juste un battement de cils alourdis par le mascara et les élèves fuient comme des rats. Les lèvres ne bougent pas et pourtant on pourrait presque entendre leurs pensées. Il faut vraiment être dérangé pour se décolorer les cheveux aussi outrageusement. Ce blond platine sur une jeune japonaise dérange. Toujours le même teint blafard, ces cernes qui creusent son visage. Mais la couleur brune de ses yeux est désormais masquée par le bleu translucide de ses lentilles de contact, qui lui donne sans nul doute un air plus qu'étrange. Elle s'avance, d'un pas décidé trainant sa silhouette fluette, quasi efflanquée. Un coup de vent et elle semble pouvoir s'envoler dans les airs comme une vulgaire feuille de papier. Sa jupe est anormalement courte pour un uniforme de lycéenne et sa veste bleue marine aux gros boutons dorés ressemblent d’avantage à un mur de graffitis qu’a un habit strict. Ses chaussures usées battent le sol en une cadence militaire. Aujourd’hui encore son uniforme n’est pas aux normes de l’établissement ; elle sait qu’au moment où elle passera le pas de la porte de sa classe et se fera renvoyer chez elle : c’était sans doute tant mieux.
Mais tant qu’elle est ici, elle laisse à chacun une sensation étrange, comme si tout son corps était en réalité un être mort. Sans vie, juste une marionnette tirée par quelques ficelles. Cette jeune fille au corps mince et frêle laisse transparaitre une certaine beauté froide, si on peut encore appeler cela une « beauté ». On préférera sans doute le mot « caractère » ou « assurance ». Elle marche toujours la tête haute. Intouchable. Indétrônable. Alors que sa constitution fait d'elle une jeune femme vulnérable, son comportement ne donne aucunement cette impression. Conquérante. Ce n'est pas une poupée. Ce n'est pas une princesse. Sa démarche est lente, chaloupée. Les gens la regardent enfin. La seconde sonnerie retentit tous se pressent comme des moutons vers les salles de classes. Tous, sauf elle. Le froid hivernal lacère son visage. Elle tire une cigarette du paquet du bout de ses fines lèvres. La fumée s'envole, ses pensées également. Son regard factice se perd dans le brouillard gris et impur. À nouveau les ténèbres reprennent leur droit. L'image se trouble. Tout est gris, tout est terne. Le bal masqué de la réalité recommence enfin. La musique reprend.
D
ans la fraicheur matinale, les premiers étudiants se font rares dans les couloirs de l’université. Bien loin de la frénésie des après-midis, une fine silhouette avance tranquillement. Ses légères ballerines frôlent le sol d’un pas aérien, tandis qu’un courant d’air presque imperceptible s’amuse à chatouiller les volants de son jupon. Son visage est doux et ses traits sont sereins. Légèrement maquillée : un peu de poudre pour cacher les méfaits d’une nuit trop courte, une touche blush rosée qui rehausse les couleurs de ses pommettes et un soupçon de mascara pour mettre en avant son regard d’un noir profond. Ses longs cheveux portent fièrement une pale couleur rose, méticuleusement choisie pour se faire remarquer tout en restant distinguée. Le tout attaché en un chignon romantique qui laisse un gout d’inachevé presque parfait. Si elle en a l’air de loin, sa coiffure n’est pas une chose faite à la va-vite au dernier moment, elle est clairement recherché et été durement accomplie. Un savant dosage pour un « faux naturel ». Paraitre parfaite en toute circonstance sans pourtant donner l’impression d’en faire trop tel est son défi au quotidien lorsqu’elle se lève aux aurores pour se préparer. Le visage avenant, elle salut poliment ou de manière décontracté les quelques élèves qu’elle connait. La règle première : sourire comme si on le pensait réellement. La clé de la survie mais surtout celle de la popularité a toujours résidé dans ce commandement unique.
Droite comme une danseuse, elle continue d’avancer avec détermination. Elle sait qu’au bout d’un couloir une grande baie vitrée l’attend. Elle a ses petites habitudes à cet endroit et aime à se mirer dedans. Miroir, mon beau miroir dis-moi qui est la plus belle ? Oh sûrement pas toi Kanon. Après tout elle n’est pas jolie, elle fait juste semblant. Son regard se détourne de son reflet. Comme Alice elle retombe de l’autre côté du miroir.
L
es années ont passées, et ce, tellement rapidement. Elle voyait dans les débris du miroir son alter égo, comme un souvenir lointain. La vision de ce qu’elle avait été et ce qu’elle pensait être, disparue rapidement. À nouveau elle se retrouvait face à elle-même. Sans poison ni artifice. La tyrannie de la beauté n’avait pas lieu d’être chez elle là où personne ne pouvait la voir. La jeune fille n’était ni maquillée ni tirée à quatre épingle et ne portait pas d’élégants vêtements féminins. Installée confortablement dans ses habits aux couleurs criards : Son tee-shirt déformé, trop grand frôlant ses genoux et laissant apparaitre une de ses épaules, son jean serré, troué et lacéré ; elle n’en n’avait que faire. Elle ne se souciait pas non plus de cette houppette grotesque censée retenir sa frange. Et encore moins de son éternel épi au-dessus de la tête. Ces cheveux semblaient avoir fait la guerre et alors ? Il n’y avait qu’elle dans ce petit appartement. Seule au monde sans jugement ni regard mauvais.
Kanon plissa les yeux et fini par attraper ses grosses lunettes de vue noires à monture carrée. Si son apparence extérieure s’était nettement améliorée ce n’était pas le cas de sa vue. Derrière les épais verres de contact, on distinguait malgré tout un élément étrange. Le feu au fond de son regard semblait s’être éteint il y a bien longtemps, laissant un vague souvenir au goût de cendre comme les dernières braises mourantes d'une chaleureuse réminiscence. Livrée à elle-même depuis bien longtemps : elle avait tué les rêves.
L
es yeux fixés sur le sang qui coulait sur le bout de ses ongles impeccablement manucurés, elle n’avait pas bougé d’un pouce comme hypnotisée par son image. Secouant vivement sa tête de droite à gauche, la jeune fille finit par revenir à la réalité. Elle ramassa alors les derniers morceaux de verre sur le sol et jeta les derniers souvenirs de son ancienne émanation comme la photo d'une mauvaise réminiscence, d'une personne qui nous a blessés et qu'on voudrait tuer par l’oubli.
Dernière édition par Kanon Masukawa le Mar 4 Oct - 22:34, édité 21 fois
SAY MY NAME, SAY MY NAME:
Kanon Masukawa
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Sujet: Re: K A N O N Ϟ SET FIRE TO THE RAIN. Dim 10 Juil - 1:56
SCARS OF LOVE REMIND ME OF US.
THE STORY OF MORNING GLORY.
THE GENESIS Next time, I'll be braver;my own savior.
«Je ne suis pas de ceux que la vie embarrasse ; Je répugne aux langueurs des hommes d’aujourd’hui. Ma croyance est profonde, et j’y trouve un appui, sur lequel ont compté les meilleurs de ma race. La faible, dans son cœur, examine la trace du chagrin, du remords, de la peur, de l’ennui. Je chercherai plus haut et verrai mieux que lui. Je ne suis pas de ceux que la douleur terrasse. Je sais qu’il faut lutter : je lutte, c’est ma loi ; Je sais qu’il faut chanter : je chante, c’est ma foi. Pour recommencer l’hymne et reprendre les armes.»
PAUL HAREL.
C
omplètement sidérée, une petite fille assise en tailleur regardait avec une attention toute particulière l’écran d’une télévision aussi grande qu’elle. Assise sur un imposant lit d’hôpital, elle voyait l’effervescence du personnel, faisant des allers et venues dans la chambre qu’elle partageait avec plusieurs autres patients. Mais elle n’en n’avait que faire. Et à côté d’elle, on pouvait voir son oncle, endormi sur une chaise après s’être battu toute la nuit contre le sommeil pour veiller sur sa nièce. Mais là encore, cela ne l’intéressait pas. Son être avait été happé par un spectacle qui la dépassait. Sur le fond bleu du journal télévisé, se détachait une silhouette à la chevelure parfaitement gominé et au teint bien trop orange pour être naturel. Cravate aux couleurs criardes et chemise blanche, un fameux contraste qui aurait presque fait mal aux yeux. La bouche grande ouverte, elle semblait regarder les images défiler sans vraiment comprendre. Et pourtant. Elle aurait dut la connaitre cette histoire : après tout c’était son histoire.
Les mots défilaient comme à leur habitude sur le prompteur. Finalement le métier de journaliste n’était pas si difficile que cela, du moment qu’on savait lire. Tandis que la caméra avait arrêté de filmer pour laisser place à un reportage, l’homme au maquillage orangé ajusta sa cravate rose. Cinq. Quatre. Trois. Deux. Un. Il vit le voyant rouge de la caméra principale se rallumer et il sut alors qu’il était à nouveaux sous les feux des projecteurs.
« Et sans transition, pour clore l’édition de ce journal, une nouvelle tragique : un violent carambolage a eu lieu sur l’autoroute reliant Tokyo à Yokohama, hier soir. D’après la police, on déplore, huit victimes et six blessés donc quatre gravement atteints. Seul miracle, dans une voiture accidentée où les deux passagers avant sont décédés sur le coup, les pompiers ont réussi à sortir une fillette de cinq ans quasiment indemne... »
La fillette sursauta lorsque son oncle réveillé à l’instant même écrasa son doigt sur le bouton arrêt de la télévision. Relevant doucement les yeux vers la source de cette interruption inopinée, elle ne fit pourtant aucune protestation. Dans le regard du jeune homme de vingt-ans à peine, elle avait décelé une expression qu’elle n’avait jamais vue auparavant. C’est ensuite qu’elle avait compris : la peine, la souffrance mais aussi la peur. À cet instant précis, tout comme l’écran elle avait été plongée dans le noir le plus complet. C’était sans doute mieux ainsi car elle ne se rappelait pas. Elle ne se rappelait plus. Pourtant elle pouvait presque le toucher, le saisir, ce souvenir.
Briser le sceau de sa mémoire égarée.
À travers ses yeux d’enfant, elle trouvait la route d’un ennui mortel. Plate et monotone. Et pourtant elle ne disait mot. Le soleil était déjà couché, et la timide lune de cette soirée éclairait avec difficulté sa vision. Parfois les phares des autres voitures venaient à l’éblouir, l’obligeant à cligner des yeux plus longuement, mais c'est bien tout ce qui pouvait rythmer ce voyage. D’habitude, elle aurait fini par s’endormir, bercée par le bruit du moteur. Mais cette nuit-là, la discussion l’avait inconsciemment inquiété.
« Elle nous suit, je te dis. Cette voiture était garée devant chez nous quand on est parti. Elle nous suit, j’en suis… »
Le conducteur, qui n’était autre que le père de la petite, coupa la parole à sa femme, excédé :
« Arrête de dire n’importe quoi ! Ils ne peuvent pas nous avoir retrouvés, c’est impossible ! Impossible, tu m’entends ? »
La jeune femme, d’une voix tremblante mais forte n’avait pas pu s’empêcher de répliquer.
« Mais tu ne sais pas qui il est ! Tu ne sais pas de quoi mon père est capable pour nous retrouver...»
Les mains crispés sur le volant de la voiture, l’homme sentait son cœur s’accélérer, il aurait voulu réconforter sa compagne, lui dire que tout allait bien, qu’ils allaient continuer à vivre paisiblement tous les trois, mais il n’y arrivait pas. Il sentait comme une boule lui nouer l’estomac. Il détourna un instant son regard de la route pour se tourner vers sa femme.
« Tout va bien se passer, Miyabi… je ne le laisserai jamais nous faire de mal parce que j’aime notre fille et je t’aim… »
Il n’eut jamais le temps de finir sa déclaration. Et dans l’incompréhension totale, une seule phrase déchira la nuit.
« Ren ! Attention ! »
Une grande lumière blanche éblouit les deux passagers à l’avant de la voiture. Puis plus rien. Excepté le néant.
THE EXODUS I brave a hundred storm to leave you.
«Je suis dur. Je suis tendre. Et j'ai perdu mon temps à rêver sans dormir; à dormir en marchant. Partout où j'ai passé, j'ai trouvé mon absence. Je ne suis nulle part. Excepté le néant. Mais je porte caché au plus haut des entrailles, à la place où la foudre a frappé trop souvent, un cœur où chaque mot a laissé son entaille et d'où ma vie s'égoutte au moindre mouvement.»
PIERRE REVERDY.
L
a cloche annonçant la fin des cours retentit. Tout autour d’elle, Kanon pouvait entendre les soupirs de soulagement de ses camarades. Après tout il était normal que des collégiens de leur âge, se réjouissent de pouvoir rentrer chez eux. Oui, tous auraient dut l’être mais ce n’était pas son cas. Car elle savait qu’en rentrant chez elle, elle serait désespérément seule, sans père ni mère l’attendant avec un sourire à la maison et que son oncle aurait sans doute cuvé sa nuit dans un coin du club dans lequel il travaille. Oui, elle serait seule. Au collège, si elle n’avait pas d’amis et si on se moquait d’elle à longueur de journée, elle pouvait se réjouir ne pas éprouver la solitude physique qu’elle pouvait ressentir une fois la porte de sa chambre refermée. Du moment qu’elle était entourée, elle pouvait bien supporter cette isolation psychologique.
Tandis qu’elle longeait les murs d’un grand couloir, elle sentit le regard pesant de quelques groupes d’adolescents. On disait d’elle que c’était une sorcière, qu’elle avait tué un élève dans son ancienne école, qu’elle pouvait jeter des malédictions aux personnes qui soutenaient trop longtemps son regard. C’était le genre de rumeurs qu’ils adoraient colporter. Mais bien sûr, rien de cela n’était vrai. En réalité, Kanon n’était ni un démon ni une meurtrière, elle était seulement une jeune adolescente à la timidité maladive qui n’arrivait pas à s’exprimer devant autrui. Baissant la tête, elle accéléra le pas pour rejoindre rapidement le portail. Alors qu’elle s’apprêtait à prendre le chemin du retour, un homme l’empoigna violemment. Avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, elle se retrouva entourée de deux gros colosses. La boule d’angoisse naissante dans sa gorge, l’avait alors empêché de crier.
La pression sur son poignet était telle qu’elle avait bien cru pendant un instant que son os allait se briser. Elle fut escortée par les deux inconnus dans la ruelle la plus proche avant même d’avoir réalisé l’importance des événements. Projetée avec violence contre un mur, entre deux poubelles, elle n’eut pas le courage de s’enfuir ni même de demander de l’aide. Et quand le plus grand des hommes s’approcha dangereusement d’elle pour la maintenir collée contre la brique froide, elle crut que son cœur allait défaillir. Tenant le visage de l’adolescente dans son énorme main moite, il lui souffla son haleine fétide à la figure :
« Tu sais que ton oncle nous doit de l’argent, petite ? Beaucoup d’argent, même. Alors je voudrais que tu lui passes un message de ma part : si je le retrouve et qu’il ne peut toujours pas me rembourser, il peut dire adieu à sa gueule d’ange, c’est clair ? Et pis dis-lui aussi, que s’il se cache trop longtemps, ça serait dommage qu’il t’arrive quelque chose… »
Il lâcha alors sa prise, repoussant la tête de la jeune fille en arrière. Ce fut sans doute pour Kanon les secondes les plus éprouvantes de sa vie. Puis sans grand soulagement, elle avait vu ses agresseurs disparaitre au bout de la ruelle. Tremblante, ses jambes plièrent sous son poids, si bien qu’elle finit sa course, accroupit sur le béton froid. Elle avait eu peur. Tellement peur, qu’elle s’était mise à pleurer. De longs sanglots qu’elle tentait d’étouffer pour ne pas attirer l’attention. Pourquoi elle ? Elle n’avait jamais voulu de cette vie.
Aussi loin qu’elle s’en souvienne son existence avait été toujours rythmée par les créanciers de son oncle. Quand elle était encore à la petite école, son oncle la faisait quelques fois dormir dans sa voiture, en lui disant que c’était un jeu. Les premières fois, elles avaient trouvé cela drôle bien qu’inconfortable, puis au bout d’un moment elle a commencé à poser des questions. C’est bien plus tard qu’elle avait appris le pourquoi de ce petit manège. En réalité, ils ne pouvaient pas rentrer chez eux parce que plusieurs types pas vraiment fréquentables attendaient de pied ferme son oncle devant leur appartement avec la ferme attention de le faire payer quoiqu’il arrive. Après avoir compris cela, le jeu n’était plus si amusant. À dire vrai, il ne l’avait jamais vraiment été.
THE LEVITICUS Under haunted skies I see you.
«Sous sa carapace de lâcheté, l'homme aspire à la bonté et veut être aimé. S'il prend le chemin du vice, c'est qu'il a cru prendre un raccourci qui le mènerait à l'amour. Lorsqu'un homme arrive au moment suprême, peu importe son talent, son pouvoir ou son génie, s'il meurt haï, sa vie est une faillite et sa mort une froide horreur.»
JOHN STEINBECK.
I
' m a bitch. I-T-C-H. I'm a bitch when I fall in love. I'm a bitch when I give a kiss. I'm a bitch when I sing like this. La même musique passait en boucle sur son lecteur depuis presqu'une heure. I'm a bitch in disguise. Elle trouvait le temps long. I'm a bitch but never minds. Elle regardait l'effervescence autour d'elle sans bouger. I'm a bitch just realize. Ils étaient tous ridicules, tous autant. I'm a bitch all the time. L’homme juste en face d’elle, assis à son bureau les yeux rivés sur de la paperasse, semblait être lui aussi d’un ennui désespérant. I'm a bitch. Sans gêne elle avait alors demandé :
« On peut fumer ici ? »
L'homme avait lentement relevé la tête, incrédule, fixant l'énergumène à la tignasse blonde platine décolorée avec ses écouteurs vissés aux oreilles. Il était resté bouche bée un instant, avant de se lever furieusement de sa vieille chaise grinçante.
« Non mais tu te crois où là ? T'es dans un commissariat ma petite, alors tu devrais plutôt te taire et penser aux conneries que tu viens de faire. C'est clair ? »
Il s'était rassis en vitesse, voyant que ses collègues étaient en train de l'observer en pouffant. Ce n’était pas son jour. Elles étaient loin les années où ils s'occupaient des vrais criminels. Maintenant, ils devaient surveiller des délinquants en pleins crises d'adolescence. Il était flic pas nourrice. Le policier accompagna cette pensée démoralisante d’un long soupir d’exaspération.
« J'espère que quelqu'un va bientôt venir te chercher. Je vous jure les gosses de nos jours, ils sont mal élevés par leurs parents, si c'était que moi ça filerai droit.... »
Si on pouvait tuer d'un simple regard. Il serait sans doute mort. Et plutôt deux fois qu'une. Pour qui se prenait-il, franchement ? Qui était-il pour juger les gens sur leur apparence. Il ne savait pas ce que c'est d'être comme...elle. Il ne saurait sans doute jamais. De tous les commissariats de quartier qu'elle avait « visité », celui-là était sans doute le moins accueillant, c'était sans doute la faute de cet inspecteur « chez moi ça file droit ». Alors qu’elle avait perdu tout espoir de sortir de cet enfer dans l’heure qui allait suivre, une voix qu’elle connaissait fort bien la tira de ses pensées. Il était venu. Pour n’importe quel autre adolescent, le fait que son tuteur légal vienne le chercher au commissariat était normal. Pour elle c’était plus une sorte de satisfaction. Presque une joie.
Alors que son oncle se confondait en excuses devant le fonctionnaire de police, elle ne put s’empêcher de le dévisager. Malgré sa trentaine d’années, il avait encore le physique d’un jeune premier pouvant séduire n’importe quelle femme. Seules les larges cernes sous ses yeux la laissaient deviner qu’il avait encore dut passer sa nuit à boire en compagnie de ses fidèles clientes. Le métier d’hôte était loin d’être simple et reposant. Et au fond d’elle-même, Kanon se sentait coupable. Après tout, sans elle il aurait sans doute eut une meilleure vie. C’est vrai, après tout, à la mort de son frère, il ne s’attendait sans doute pas à recevoir une fillette de six ans en héritage. Mais malgré tout il ne l’avait pas abandonné. À dix-neuf à peine, il avait pris la responsabilité de l’élever. Néanmoins, la volonté ne mène pas à tout ; il n’avait jamais été assez mature pour remplir le rôle de père de substitution. Maintes fois, il avait été trop saoul pour venir la chercher à l’école. Parfois il oubliait de faire les courses et la laissait seule le soir sans argent et sans rien à manger. Et d’autres fois encore, il la mettait en danger à cause de ses dettes. Malgré tout cela, il n’avait pas un mauvais fond, car à chaque erreur, il avait tenté de se faire pardonner. Et à chaque fois, elle avait excusé. Ce soir –là, en rentrant, ils n’eurent aucune discussion.
THE DEUTERONOMY I won't go; I can't do it on my own.
«Horloge ! Dieu sinistre, effrayant, impassible, dont le doigt nous menace et nous dit : Souviens-toi ! Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d'effroi se planteront bientôt comme dans une cible. Souviens-toi que le temps est un joueur avide qui gagne sans tricher, à tout coup ! C'est la loi. »
CHARLES BAUDELAIRE.
J
e me suis toujours demandée comment étaient mes parents. Est-ce qu’ils étaient doux et protecteurs ou alors étaient-ils du genre à vouloir que leur enfant s’épanouisse en le poussant vers l’extérieur pour qu’il apprenne de ses erreurs ? Je ne sais pas et je ne le saurais jamais. J’ai bien essayé de demander à mon oncle. Je l’ai questionné à maintes reprises. J’ai insisté même. Et je n’ai jamais eu qu’une seule réponse. Maintenant que j’y repense, il racontait toujours leur histoire comme une grande tragédie Shakespearienne, une histoire d’amour maudite vouée à l’échec.
Mon père, Ren Masukawa, était un jeune professeur de littérature à l’université, idéaliste et brillant. À cette-même époque, ma mère Miyabi, était une très jolie étudiante de dix ans sa cadette. Et ce qui devait arriver, arriva : ils tombèrent éperdument amoureux l’un de l’autre. Mais lorsqu’elle tomba enceinte avant même d’être mariée, il a fallu que mon père rencontre celui de ma mère. Ce grand-père dont j’ignore tout, a bien sûr refusé cette union et a voulu les séparer. Ils se sont alors enfuit pour vivre pleinement leur idylle. Et c’est là que s’arrête l’histoire. Pas de « et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfant. », seulement un accident de voiture qui mit fin prématurément à leur vie. Personnellement je ne me rappelle plus de cette nuit-là, comme si tous mes souvenirs avaient été volontairement effacés. J’ignore tout de mes origines, même jusqu’au nom de jeune fille de ma mère, mon oncle a toujours dit l’avoir oublié. Et sans papier officiel il m’est difficile de le retrouver. Il ne me reste donc rien d’eux, exceptés quelques vieilles photos heureuses et un vague souvenir lointain comme un rêve oublié.
THE REVELATION We only said goodbye with words.
«Le bonheur est une illusion d'optique, deux miroirs qui se renvoient la même image à l'infini. N'essayez pas de remonter à l'image d'origine, il n'y en a pas. Ne dites pas que le bonheur est éphémère. Le bonheur n'est pas éphémère. Le sentiment ressenti et pris pour le bonheur quand on est amoureux, quand on a réussi quelque chose, c'est le sursis avant de comprendre l'erreur : l'être aimé ne ressemble à rien, ce que vous avez réussi ne rime à rien. Cela ne vous rend pas malheureux, mais conscient. Le bonheur ne se finit pas, il se rectifie.»
LOLITA PILLE.
L'
encre noire de son stylo glissait frénétiquement sur l’immaculée blancheur des pages du petit carnet sans ligne avant de finir désespérément sa course en une rature magistrale qui balafrait violemment le papier. Elle ne se doutait pas qu’elle venait à présent d’arracher sa treizième feuille de la journée, à vrai dire, elle avait arrêté de compter à huit. Mais là n’était pas l’important. Ce n’était pas bon. Pas à la hauteur. Pas à sa hauteur. Sa recherche de la perfection stylistique s’avérait jusqu’à présent infructueuse et là dans le grand vide d’une nouvelle copie blanche, elle entrevoyait déjà le néant abyssal où finissaient tous les journalistes ratés. Le grand trou noir de la dépression qui recueillait en son sein les gens sans talent. En pensant à ce qui hypothétiquement l’attendait dans un proche avenir la jeune demoiselle ne put retenir un long et douloureux soupir à fendre l’âme. Cette nuit-là tout était calme dans le quartier et dans sa petite chambre on pouvait presque ressentir la pesanteur du silence. L’étudiante en manque d’inspiration continuait de sombrer dans ses pensées les plus pessimistes avant d’être brutalement ramené à la réalité. L’horloge affichait déjà deux heure vingt à son compteur et elle devait rendre son travail pour demain matin huit heures, dernier délais. La nuit allait donc être longue. Une personne sensée aurait sans doute abandonné et serait partie se coucher, car oui, après tout ce n’était qu’un vulgaire article pour le journal de l’université. Mais c’était important pour elle et pour la carrière qu’elle comptait épouser. Depuis très longtemps, elle avait nourri un rêve et il avait grandi en son sein jusqu’à prendre le pas sur sa raison.
Le lendemain matin, Kanon était arrivée à l’université avec un sourire radieux et un visage aussi frais que la rosée. Son masque de maquillage donnait l’illusion qu’elle avait passé une agréable nuit. Dans son sac, son article pour le journal, tapé proprement à l’ordinateur. Lu, corrigé, revu et à nouveau modifié. Elle avait réitéré l’opération une bonne cinquantaine de fois jusqu’à obtenir le travail parfait. Autant dire que c’était un aboutissement de longue haleine. Mais déjà son côté perfectionniste se sentait comblé devant l’admiration béate de l’étudiant chargé de l’impression. Encore une fois, elle avait fait du bon boulot. Plus tard dans la semaine, elle reçut des louanges de toutes parts de ses lecteurs, étudiants comme professeurs. Tout le monde la voyait comme la réussite incarnée, une fille avec un talent inné. En réalité, tout cela n’était qu’illusion, un monde en carton, château de cartes prêt à s’écrouler au moindre coup de vent. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’apprécier cette vie-là. Après tout ce qu’elle avait vécu, après tout ce qu’elle vivait et ce qu’elle vivrait, elle pensait aussi qu’elle pouvait avoir son quart d’heure de gloire. À travers les yeux des gens, elle voyait le reflet d’un bonheur parfait. Sa vie rêvée, comme la saveur retrouvée d’un paradis dont elle aurait été arrachée trop tôt.
SAY MY NAME, SAY MY NAME:
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K A N O N Ϟ SET FIRE TO THE RAIN.
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