Do you swear on your life ?

Un vent froid s'engouffre dans le hangar. Une jeune femme brune à la ligne élégante, vêtue de noir s'avance sur l'estrade avant de déclarer d'une voix solennelle:

▬ « La partie est maintenant terminée. Watanabe-san l'emporte. Comme convenu, vous gagnez la moitié de votre mise de départ soit cinquante millions de yens. Suivez notre hôtesse elle vous remettra votre prix en liquide et vous pourrez rejoindre votre domicile. Minami-san, Kazuki-san et Kurono-san, vous avez tous les trois perdus. Comme le stipule le règlement du Liar Game vous êtes désormais à la tête d'une dette de cent millions de yens. Sachez que nous viendrons chercher notre dû coûte que coûte. »

Un sourire de satisfaction sadique se dessine sur les lèvres du grand vainqueur tandis que de l'autre coté les visages se décomposent et se déforment en affreuses contractions de rage, de douleur et de désespoir. Une jeune fille frêle éclate en sanglot en s'agenouillant, tandis qu'un vieil homme pose violemment sa tête sur la table, abattu par la sentence. Le troisième ne réalise toujours pas mais ces jambes tremblantes semblent avoir du mal à supporter son poids. A nouveau la voix monocorde s'élève dans la salle.

▬ « Minami-san, Kazuki-san et Kurono san, veuillez me suivre dans la pièce d'à côté. »

Fébriles les perdants se lèvent, non sans réticence physique. Une fois la porte refermée sur les trois joueurs malchanceux, leur hôtesse leur fait signe de s'assoir. Chacun prend place sans comprendre le pourquoi de leur venue.

▬ « Vous venez d'assister à une manche du Liar Game. Mais surtout vous avez goûté à l'amertume du mensonge et de ses conséquences. Nous espérons que cela restera gravé dans vos mémoire: l'argent mal acquis ne profite jamais. Tôt ou tard, Watanabe-san se verra châtier par le courroux divin pour ses mauvaises actions en tant que menteur. Mais vous, vous avez la chance unique d'être sauvés et de vous repentir. Ainsi nous effaçons votre dette immédiatement si vous choisissez la voix de la vérité en abandonnant sur votre route ce mal qui ronge tout sur son passage: le mensonge. A partir de cet instant, où que vous soyez, quoi que vous faisiez nous feront appel à vous pour prouver que vous êtes dignes de confiance. Quoi qu'il arrive vous devrez jurer de répondre à notre appel et d'effectuer la mission que nous vous accorderons sans en parler à quiconque. Si ce contrat venait à être rompu, nous seront obligé de vous réclamer la somme due. La décision, bien entendu, vous appartient.»

La porte se referme comme scellée par les chuchotements de promesses inviolables. On ne devrait jamais répondre au diable quand il frappe pour réclamer notre âme.